Seize embarcations ont été mises au jour lors d’une fouille archéologique préventive préalable à la construction d’un parc de stationnement souterrain situé à l’emplacement d’une ancienne rive droite de la Saône. Ces épaves, qui couvrent dix-huit siècles d’architecture nautique fluviale, constituent un exceptionnel mémorial archéologique. Elles se rattachent en effet aux trois grandes traditions de construction propres au milieu fluvial, les traditions monoxyle, monoxyle-assemblée ou polyxyle, intégralement assemblée ou composite, ces deux dernières reposant sur un même principe de construction sur sole. Cette même dimension mémorielle des activités liées au fleuve se retrouve dans les diverses fonctions des bateaux. Les épaves antiques, construites entre le milieu du Ier s. après J.-C. et le milieu du IIIe s., comprennent cinq grands chalands de charge et un bac ou allège. Le Moyen Âge (fin du XIe s. - tout début du XIIIe s.) a livré les vestiges de deux pirogues monoxyles. Un ensemble exceptionnel de sept bateaux à vivier est attribuable à la première moitié du XVIe siècle. Enfin, l’embarcation la plus récente, datée de 1746, pourrait correspondre à une penelle du Haut-Rhône et de la Saône, un transport de charge. Les études architecturales sont complétées par une série d’analyses complémentaires portant sur la dendrochronologie, les tissus d’étanchéité, les caractéristiques géochimiques des enduits et des tissus pour les épaves antiques, sur l’identification des mousses utilisées pour l’étanchéité des joints d’assemblage et sur l’analyse pollinique des matériaux d’étanchéité dans le but de préciser les zones d’approvisionnement pour les embarcations médiévales et modernes.
Data pubblicazione
09/06/2010