Il existe, entre les lointaines gyres océaniques et l’estran où se tiennent les usagers du littoral, une zone de fureur, de batture et d’écume. Redoutée des pêcheurs qui se risquent en barque au large, elle suscite, des côtes de l’Atlantique à celles du Pacifique, de la Tasmanie à la Namibie, la convoitise des amateurs de glisse. Faire corps avec la vague issue des houles du grand large, se laisser glisser au cœur de sa volute ou porter sur sa crête, que ce soit à Hawaii, dans les Landes ou encore au Mexique, revient à entrer dans une impermanence qui allège de la gravité et transporte vers une dimension qui, alors même qu’elle donne au corps la sensation d’être absolument au monde, laisse à l’esprit la liberté de s’en évader. Cette pratique sportive devenue, depuis les années 1960, le fondement d’une contre-culture faite de contestation et de libération des mœurs, n’a eu de cesse d’en susciter d’autres, comme le bodyboard, le kite et le windsurf.
Data pubblicazione
06/06/2016