Bateaux de pêche, bateaux à voiles... les plus désespérés, les plus beaux des outils de travail… Pourquoi sont-ils apparus, semblables ou divers selon les rivages ? Cette question exige qu'on la répète indéfiniment le long des côtes de France. Et qu'on y réponde à tout coup, avec la générosité d'un Duviard ou la précision d'un Gruet. Le XIXe siècle est finissant lorsque les bancs de sardines désertent les eaux littorales pour aller chasser au large. L'activité des pêcheurs vendéens se trouve menacée: leurs canots ne sont pas conçus pour la haute-mer. Très vite, aux Sables d'Olonne, s'élabore le type de bateau le mieux adapté à ce nouvel état de choses. Ce sera la Gazeile. Son histoire est celle d'une fuite en avant, pressée de près par la machine qui progresse. C'est aussi l'histoire de la dissolution d'une communauté, toute entière tournée vers la pêche, jalouse de son identité, de ses traditions, de son savoir-faire. L'entre-deux-guerres a vu la disparition des "voiles de travail" ; les années quatre-vingt nous sépareront des derniers témoins de cette déchéance. Que Dominique Duviard et Noël Gruet soient ici remerciés: leur enquête, minutieuse et tendre, nous sauve la mémoire des gens de mer de La Chaume et des Sables d’Olonne.